vendredi 10 avril 2020

Analyse territoriale pour répondre au Covid-19

Plaidoyer pour une cellule haïtienne d’analyse territoriale pour faire face à la pandémie du Covid-19


L’État haïtien fait montre d’une légèreté effrayante vis-à-vis de cette terrible menace pour le pays.

Trois points peuvent retenir l’attention :
  1. Le manque de rigueur qui se manifeste par des décisions fantaisistes parfois cacophoniques. Un exemple est la décision de mettre Saint-Michel de l’Attalaye en quarantaine après la découverte d’une personne atteinte du corona-virus dans la zone. À l’annonce de la décision, certains responsables du MSPP croyaient qu’il s’agissait de la ville de St-Michel, d’autres pensaient que c’était plutôt la commune de St-Michel. Résultat : la décision n’a jamais été appliquée.
  2. Le manque de transparence. Une ses manifestations est le refus de divulgation précise de la localisation des cas détectés positifs. Avec une localisation par département géographique comme le fait le MSPP, il est quasi impossible de produire une analyse territoriale utile pour prévoir la diffusion de la pandémie, et ainsi se préparer valablement pour répondre au défi auquel nous faisons face.
  3. La «commissionnite» qui conduit à affaiblir les institutions. En effet, il existe un Système National de Gestion du Risque prévu pour répondre à ce genre de catastrophe. Cette structure prévoit entre autres :
    • un Conseil National de Gestion du Risque,
    • des comités scientifiques et techniques ainsi que sectoriels pour la gestion du risque,
    • des comités techniques des opérations d’urgence et de réponse,
    • un Centre d’Opérations d'Urgence National avec des ramifications aux échelles départementale et locale.
  • Au lieu de renforcer, d’orienter (éventuellement réviser) et dynamiser cette structure, l’Exécutif a préféré la doubler par 3 commissions présidentielles (commission scientifique, commission de communication, commission multisectorielle).
L’approche gouvernementale de désinstitutionnalisation fait courir au pays un risque énorme. Elle portera la responsabilité des dégâts en vies humaines qu’elle a le devoir d'éviter en capitalisant sur les institutions conçues pour répondre à ce genre de défi.

Les chiffres officiels de 31 cas positifs et 2 morts sont certainement très en deçà de la réalité. Quand la République Dominicaine a recensé 2620 cas et 126 morts, nous avons, aujourd'hui 11 avril 2020, très certainement largement dépassé le cap de 100 malades. 

La présentation qui suit fait ressortir l’importance capitale de la mise sur pied d’une cellule d’analyse territoriale qui devrait intégrer la structure scientifique du Secrétariat Permanent de la Gestion du Risque.

Des sous-titres français et anglais (bientôt espagnol) sont disponibles.


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