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L'article de John Smith Sanon « CFI:faciliter l'investissement dans le Centre » daté du 25
Avril 2012 publié sur le site de Le Nouvelliste a retenu mon
attention.
J'attire à mon tour l'attention sur
une dérive dans laquelle persiste le Comité Interministériel
d'Aménagement du Territoire (CIAT). Le CIAT entraîne dans cette
dérive la Chambre de commerce et d'industrie d’Haïti (CCIH), la
Banque centrale (BRH), la Banque inter-américaine de développement
(BID), les pouvoirs locaux des collectivités territoriales. Il
entraîne aussi –plus important peut-être– le Centre de
facilitation des investissements (CFI) qui a la lourde responsabilité
non seulement de faciliter les investissements mais de les guider.
Un développement équilibré,
équitable et durable ne peut faire l'économie d'une vision
territoriale claire qui tienne compte de la réalité dans toute sa
complexité. Malheureusement, le CIAT part d'une perspective
imaginaire de l'existant pour présenter une vision tout à fait
chimérique de l'aménagement du territoire. Le CIAT fourvoie dans
son errance les institutions du secteur privé. C'est une énorme
responsabilité pour une institution étatique de mal diriger des
investisseurs dans un pays « ready for
business ». Je réfère le lecteur à mon article publié
dans l'Atlas Caraïbe: « La boucle "Centre-Artibonite".Un milliard de dollars pour tuer une région ».
Le CIAT est-il un gouvernement à lui
seul ? Il devrait être un chef d'orchestre qui s'assure d'une
harmonie de toutes les instances de l'État en matière d'aménagement
du territoire. Comment se fait-il alors que les réflexions de ce
comité et celles du Ministère de la Planification soient
développées de façon tout à fait autonomiques ?
Le MPCE a en effet mis en débat public
son Plan Stratégique pour le Développement d'Haïti (PSDH),
document dont la facture révèle un certain professionnalisme.
Pendant ce temps, le CIAT fait la promotion d'un plan qui n'a rien à
voir avec le PSDH et qui n'est sérieux que par les conséquences
néfastes qui risquent d'en découler. Tout se passe comme si l'Unité
d'Aménagement du Territoire du MPCE et le CIAT recevaient leurs
fonds de sources différentes et devaient par conséquent satisfaire
la fantaisie de bailleurs distincts !
On ne peut continuer à admettre que
les fonds destinés au progrès d'Haïti continuent à être non
seulement gaspillés mais en plus à servir contre Haïti et ceux qui
veulent se risquer à y investir.