samedi 28 avril 2012

Le Comité Interministériel d'Aménagement du Territoire (CIAT) persiste dans l'erreur


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L'article de John Smith Sanon « CFI:faciliter l'investissement dans le Centre » daté du 25 Avril 2012 publié sur le site de Le Nouvelliste a retenu mon attention.

J'attire à mon tour l'attention sur une dérive dans laquelle persiste le Comité Interministériel d'Aménagement du Territoire (CIAT). Le CIAT entraîne dans cette dérive la Chambre de commerce et d'industrie d’Haïti (CCIH), la Banque centrale (BRH), la Banque inter-américaine de développement (BID), les pouvoirs locaux des collectivités territoriales. Il entraîne aussi –plus important peut-être– le Centre de facilitation des investissements (CFI) qui a la lourde responsabilité non seulement de faciliter les investissements mais de les guider.

Un développement équilibré, équitable et durable ne peut faire l'économie d'une vision territoriale claire qui tienne compte de la réalité dans toute sa complexité. Malheureusement, le CIAT part d'une perspective imaginaire de l'existant pour présenter une vision tout à fait chimérique de l'aménagement du territoire. Le CIAT fourvoie dans son errance les institutions du secteur privé. C'est une énorme responsabilité pour une institution étatique de mal diriger des investisseurs dans un pays « ready for business ». Je réfère le lecteur à mon article publié dans l'Atlas Caraïbe: « La boucle "Centre-Artibonite".Un milliard de dollars pour tuer une région ».

Le CIAT est-il un gouvernement à lui seul ? Il devrait être un chef d'orchestre qui s'assure d'une harmonie de toutes les instances de l'État en matière d'aménagement du territoire. Comment se fait-il alors que les réflexions de ce comité et celles du Ministère de la Planification soient développées de façon tout à fait autonomiques ?

Le MPCE a en effet mis en débat public son Plan Stratégique pour le Développement d'Haïti (PSDH), document dont la facture révèle un certain professionnalisme. Pendant ce temps, le CIAT fait la promotion d'un plan qui n'a rien à voir avec le PSDH et qui n'est sérieux que par les conséquences néfastes qui risquent d'en découler. Tout se passe comme si l'Unité d'Aménagement du Territoire du MPCE et le CIAT recevaient leurs fonds de sources différentes et devaient par conséquent satisfaire la fantaisie de bailleurs distincts !

On ne peut continuer à admettre que les fonds destinés au progrès d'Haïti continuent à être non seulement gaspillés mais en plus à servir contre Haïti et ceux qui veulent se risquer à y investir.